4. Précédentes conférences de la SAHO
Vendredi 10 mai 2024
Orléans, une ville ligérienne dans la drôle de guerre
par Alexis LECOQ
Le 3 septembre 1939, lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne, la ville d’Orléans se situe loin du front et des potentiels combats. Pour autant à l’arrière, comme lors de la dernière guerre, les civils deviennent à nouveau un enjeu majeur. Bien qu’ils se trouvent parfois à plusieurs centaines de kilomètres des combats, ces derniers se trouvent menacés par l’aviation de bombardement qui s’est largement développée ces dernières années. Ainsi, le Loiret et la ville d’Orléans sont un bon observatoire pour étudier les réactions et comportements d'une population face aux bouleversements d’une guerre qui semble si calme et lointaine. Comment la ville et ses habitants se préparent à la guerre, quelles mesures de protection sont envisagées pour protéger les civils ? Comment les Orléanais subissent la mobilisation et les réquisitions ? Malgré l’entrée dans la drôle de guerre, les Orléanais tentent, tant bien que mal, de maintenir une vie presque normale malgré un quotidien bouleversé par cette nouvelle guerre.
Vendredi 12 avril 2024
Les débuts du logement social à Orléans (suite)
les habitations à bon marché de la fin du XIXe siècle aux années 1930
par Yann LAUNAY
Après les premières constructions de maisons ouvrières durant tout
le XIXe siècle vient le temps des habitations à bon marché issues de la
loi Siegfried de 1894. À partir de 1902, des sociétés de crédit se
forment à Orléans afin de permettre aux familles modestes de se
loger convenablement et d’accéder à la propriété. À la faveur d’une
législation plus avantageuse, la construction d’habitations à bon
marché se développe durant l’entre-deux-guerres. Ainsi dès 1912, la
loi Bonnevay autorise les communes et les départements à construire
via des offices publics (celui d’Orléans est créé en 1922). Puis la loi
Loucheur de 1928 favorisera la construction de nombreuses
habitations, sans parvenir toutefois à résoudre la crise du logement.
Vendredi 8 mars 2024
Assemblée générale de la SAHO suivie de la conférence:
Promenade autour du jeu de paume, à Orléans.
par Hélène BRISACIER
Orléans a joué un rôle important dans la pratique du « jeu de paume »,
évoluant au XIXe vers le « tennis ». La revue complète de l’Abbé Théophile
Cochard, publiée en 1899, en témoigne. L’ouvrage édité par la Société Royale du
Tennis Club de Melbourne en 2022, dont les auteurs sont Richard Travers et Ian
Renard, a permis une remise à jour des connaissances sur le sujet. Les chantiers
d’archéologiques d’Orléans proposés par l’INRAP ont complété les informations
quant à la localisation et les plans des courts de tennis. Les journaux locaux
depuis 1764, qui ont été digitalisés, ajoutent et clarifient beaucoup de nouvelles
informations. Les faits montrent qu’avant le 19 e siècle, le jeu de paume est une
affaire privée, mais plus importante qu’il n’y parait. Cette promenade autour du
jeu de paume permet d’en suivre les traces dans l’histoire de la ville.
vendredi 9 février 2024
Une famille orléanaise au service de l’imagerie religieuse :
La Librairie Blanchard (1853-1990)
par Marie Pierre ELAUDAIS-BLANCHARD
Marie Pierre Elaudais-Blanchard, arrière-arrière petite fille du fondateur Pierre
Adolphe Blanchard, nous fait découvrir au cours de cette conférence son
histoire familiale ainsi que l’histoire de l’imagerie religieuse aux XIXe et XXe
siècles. En effet, pendant presque 150 ans (1853-1990), cinq générations de la
famille Blanchard, libraires mais également imprimeurs et éditeurs à Orléans
ont fait vivre et prospérer la création, l’édition et la vente d’images de dévotion.
De la rue d’Escures à la rue Bannier, vous pourrez ainsi vous immergez dans ce
qui fut une « institution ». Un rayonnement qui s’étendra bien au-delà de la
ville d’Orléans par le rachat en 1899 d’une édition d’imagerie religieuse
parisienne, la Maison R. Pannier. Ce qui permit une diffusion des images pieuses
dans toute la France et plusieurs pays étrangers.
En complément seront présentés dans la Salle des Thèses, une sélection
d’images choisies parmi les 700 modèles d’images Blanchard qui ont été
retrouvés et les quelques 300 modèles produits par la Maison Pannier.
Vendredi 12 janvier 2024
L’abbé André NOUEL, l’incontournable préhistorien régional
par Marc LAROCHE
Bien connu des Orléanais pour sa gentillesse, son érudition et ses capacités d’enseignement, le « père Nouel » a laissé un héritage de référence par ses nombreuses actions de vulgarisation de cette discipline qu'est la préhistoire : expositions, photographies, articles, etc. Nous présenterons d’abord son ascendance, puis son parcours scolaire et religieux, ses premiers pas en préhistoire, les périodes de combats, de prisonnier de guerre et de travail obligatoire, puis la reprise des activités à Orléans avec la reconstitution de sa collection et les nombreuses publications, à l’aide de nombreux témoignages écrits, croquis, photographies et articles de journaux. À travers ces documents, nous espérons raviver la mémoire de cet incontournable préhistorien régional, 53 ans après sa disparition.
Vendredi 8 décembre 2023
De la Lumière aux Ombres de l'Histoire !?
par Michel LERUDE
Réalisation d'un point d'étape des études & recherches sur la
Résistance orléanaise, comprenant notamment une commémoration de
la 1ère école de Cadres de la Résistance du mouvement "Vengeance",
qui s’est tenue début décembre 1943 à Cerisy-Belle-Étoile dans l’Orne
et à laquelle participèrent plusieurs résistants orléanais, sous la
responsabilité pédagogique de leur chef régional Claude LERUDE.
Le parc de Cerisy, dans l’Orne fut pendant quinze jours un
vrai morceau de la France Libre dit François WETTERWALD.
Une trentaine d’officiers et d’agents de liaison autour du réseau de
Résistance "Vengeance" venus clandestinement depuis la Bretagne, la
Normandie, l’Île-de-France et le Centre, y ont préparé activement les
combats pour le futur débarquement et ceux de la libération de la
France. Claude LERUDE était alors âgé de 23 ans. Plus de la moitié de
ces responsables résistants furent arrêtés par la Gestapo, torturés puis
déportés. La plupart sont "Morts pour la France".
Vendredi 10 novembre 2023
Aspects de la vie orléanaise au XVIIIe siècle : La bibliothèque musicale du jurisconsulte Daniel Jousse
par François TURELLIER
Dans la très belle bibliothèque, parmi bien d'autres ouvrages en relation avec la musique, théorique ou pratique, du jurisconsulte orléanais Daniel Jousse se trouvaient deux volumes liés à la célèbre Querelle des Bouffons : un « Recueil de Pièces concernant la Musique Françoise & Italienne, au sujet de la lettre du Sieur Rousseau de Genève, 1753. & 1754. 2 vol. in-8 ». Il possédait par ailleurs Le Chansonnier François, ou Recueil de Chansons, avec les Airs notés à la fin (XVI recueils, 1760-1762). Dans le IVe recueil figure une Romance inspiréede ce mythe, sinon de "Titon et l'Aurore", pastorale héroïque, deJean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1753). Quant aux ouvrages théoriques, ils s'éloignent de Pythagore et des théoriciens médiévaux pour entrer dans le monde de la Renaissance et plus exactement du baroque. Cette section est caractéristique de l'amateur de mathématiques (et de physique) qu'était le juriste orléanais.
Vendredi 13 octobre 2023
Village noir, Eldorado et Wild West Show :
fiertés locales et rêves d’ailleurs à Orléans en 1905
par Arnaud VERRET
Arnaud Verret présentera son roman Village noir publié en
2021 sous le nom d’Armand Cléry aux éditions L’Harmattan. Ce
roman historique sur l’Exposition industrielle et des Beaux-Arts
d’Orléans de 1905 aborde notamment le village africain qui
rencontra un grand succès parce qu’il prétendait présenter dans la
vérité de leurs us et coutumes des Sénégalais recrutés pour être
exhibés au public alors friand de ce genre de spectacle.
Ainsi qu’il le fait dans son livre, l’auteur saisira l’occasion de
cette attraction insolite pour évoquer le Loiret du début du XXe
siècle, décrire des lieux et des personnages orléanais oubliés,
retracer ce que fut dans ce département la séparation de l’Église et
de l’État, les vicissitudes de la IIIe République ou encore la
conquête de l’enseignement des jeunes filles. Il ne manquera pas
d’expliquer par ailleurs son travail de romancier.
Vendredi 9 juin 2023
Une famille orléanaise pendant la Grande Guerre
d'après les cahiers d'Henri Soudé
par François BIQUET
Le 26 juillet 1914, Henri Soudé décide de tenir, au jour le jour, des
cahiers qui constituent un riche témoignage de la vie au quotidien
d’une famille orléanaise pendant le Grande Guerre. Il a 58 ans, marié à
Berthe Brunet, ils ont 2 enfants : Lucien né en 1888 et Ambroise né en
1892. Il décrit au jour le jour la vie de sa famille et de ses amis avec qui
il entretient une correspondance régulière. Par ailleurs il commente les
évènements nationaux, à savoir la guerre, ainsi que la vie à Orléans
avec ses contraintes et les nombreux hôpitaux qui y sont installés. En
2011 leurs descendants ont décidé de déposer aux Archives
municipales d’Orléans ces cahiers tenus par cet aïeul ainsi que la
correspondance échangée avec ses proches.
Vendredi 12 mai 2023
L’église Saint-Jean-Baptiste de
Sennely, une église typique de Sologne
par Christiane LUCOTTE
L'église de Sennely, fort ancienne, aujourd'hui bien restaurée,
riche d'authentiques chefs-d'œuvre, est méconnue. Est-ce dû à
l'ombre que lui font les églises voisines, avec leurs caquetoires, ou
à la rareté des sources la concernant ? Même si on peut s'appuyer
sur l’exceptionnel témoignage parfois contestable du prieur
Christophe Sauvageon, datant du début du XVIIIe , qui admet lui-
même que "la source du Nil n'est pas plus inconnue que l'origine
et la première fondation de ce prieuré". Il faut donc croiser les
sources disponibles, les confronter au témoignage de la pierre, à
celui des habitants pour les périodes plus récentes afin de
parvenir à une histoire vraisemblable. Le mobilier de cette église,
notamment les surprenantes peintures de l’enfant du pays,
Edouard Dumoulin, élève de Jeanne Champillou, retiendront
notre attention.
Conférence précédée d’une courte communication :
Fiacre MAITRE, titulaire non résidant de la SAHO, de 1851 à 1892
par Christian CHENAULT
Vendredi 14 avril 2023
Préoccupations matérielles des fontevristes
du Prieuré de La Madeleine-lez-Orléans au XVII e siècle
par Françoise ABSOLU
C’est à partir de quelques notes disparates retrouvées dans des
livres de comptes du Prieuré de la Madeleine-lez-Orléans, de 1685 à 1701,
que seront abordées les préoccupations matérielles, domestiques et
agricoles des religieuses de cet important prieuré orléanais disparu.
L’évocation dans ces pages manuscrites, du nom de Dom Jean
Lardier, a permis de reconstituer la démarche novatrice de ce religieux dans
l’organisation complexe du « Thrésor » de ce prieuré orléanais dont il était
confesseur. Par ailleurs, des recettes pratiques illustrent le quotidien de
cette communauté, mais aussi sa modernité avec la conception d’un verger
de diverses variétés de poires pour couvrir une année « des temps ou elles
se mangent ».
Vendredi 10 février 2023
Rivalité et népotisme : une nomination de régent à
l’université d’Orléans au XVIII e siècle
par Claude MICHAUD
En 1702 une nomination de docteur agrégé à l’Université
d’Orléans, en sus de son propre enjeu, fit remonter tout un
contentieux ancien jamais véritablement soldé et entraina en
aval une série de contestations fort préjudiciables à la
bonne marche de l’institution : postes vacants, appels au
parlement de Paris, interventions du pouvoir royal…
Quelques fortes personnalités prirent parti dans les débats
et les polémiques, dont le bien connu Guillaume Prousteau.
Vendredi 9 décembre 2022
Pas d’Orléanais sans maison, Orléans 1911.
par Antoine PROST
L'analyse d'une société par les seules catégories socioprofessionnelle est réductrice. Cette conférence explore, à la veille de la Grande Guerre, le lien entre les maisons, dans leur grande diversité, et les structures familiales, le mode de vie et les métiers des Orléanais. Après une présentation rapide et globale de la population, un parcours dans le vieil Orléans sera effectué, pour voir qui y habitait et ce qu'on y faisait, grâce au recensement de 1911. En partant de la rue de Bourgogne, nous prendrons dans divers quartiers des exemples des différences entre les groupes sociaux et à l'intérieur de chacun d'eux. Enfin, nous verrons les raisons et les modalités de la mixité sociale qui existait alors dans la ville.
Vendredi 18 novembre 2022
Le magdalénien dans le Loiret : un état des lieux.
par Marc LAROCHE
La période magdalénienne, a vu l’achèvement de la dernière glaciation de notre histoire lors du 12e millénaire av. J.-C. Pendant environ 5 000 ans, les rudes conditions climatiques ont restreint la propagation des groupes humains, les confinant dans les régions où les abris naturels étaient présents. Les réchauffements climatiques du début et de la fin de la période ont permis des incursions saisonnières dans le département. Les préhistoriens et érudits du XXe siècle ont proposé une carte de répartition, étudié et fouillé quelques gisements majeurs. À l’aube du XXI siècle, les découvertes se sont multipliées, permettant de mieux appréhender cette période très intéressante. C’est une synthèse de ces découvertes, qui sera proposée lors de cette présentation à travers l’outillage lithique et les rares traces d’art mobilier, seuls témoins du magdalénien qui nous sont parvenus dans le Loiret.
Vendredi 14 octobre 2022
Conjoncture céréalière et émotions populaires en Orléanais. Le témoignage de Silvain Rousseau
par Claude MICHAUD
Silvain Rousseau, grainetier place du Martroi, a laissé un diaire où il a noté de 1767 à 1805, les événements survenus à Orléans et en Orléanais, en particulier ce qui le concerne, la conjoncture céréalière, dépendante du climat et du commerce local, régional et national. On sait la sensibilité extrême du peuple, sous l’Ancien Régime, en 1789 et pendant le temps de la Révolution, aux variations du prix du pain dont l’augmentation provoque l’inquiétude puis l’émeute et le pillage des boulangers et des marchands. À Orléans, la nervosité des habitants est accrue, car ils voient passer sur le fleuve des convois de céréales qui ne leur sont pas destinés. La communication relève toutes les occurrences de ces émotions frumentaires et les réflexions qu’elles suscitent à notre grainetier.
Vendredi 9 septembre 2022
Apport des études géomorphologique sur les opérations archéologique dans le Val d’Orléans
par Wendy LAURENT (Géomorphologue - Ville d’Orléans)
Orléans est une ville en bord de Loire qui se développe en partie au niveau du Val d’Orléans. A priori ce secteur très plat et fortement soumis aux inondations présente peu de potentiel archéologique pour les périodes précédant la mise en place de digue le long de la rive sud. Cependant l’étude de la mise en place des dépôts sédimentaire sur la période Tardiglaciaire / Quaternaire permet de mettre en évidence les changements de régime du fleuve et de déceler des zones propices à l’habitat. Plusieurs sites présentant des vestiges mésolithiques ont été mis au jour au niveau de montilles dans le Val. L’analyse des données de topographie, de stratigraphie, de toponymie et d’urbanisme récent, permet de mettre en évidence la morphologie passée du fleuve, et ainsi d’apporter de nouvelles données sur la compréhension des interactions entre le milieu et les sociétés au sein du Val d’Orléans.
Vendredi 13 mai 2022
Le canal du Loing : travail et vie quotidienne d'une voie d'eau au XVIIIe siècle.
par Laurana MATHIEU - Master recherche de l'université d'Orléans.
Construit entre 1719 et 1724 sur l’initiative du duc d’Orléans, le canal du Loing représente un espace fluvial et commercial d’importance au XVIIIe siècle. Long de 45,90 km, le canal débute à Buges, une petite paroisse située à proximité de Montargis, où il relie le canal d’Orléans et de Briare à la rivière du Loing, passe par Cepoy pour ensuite se terminer à Saint-Mammès, en rejoignant la Seine. Le croisement des sources : registres paroissiaux, archives notariales et Fond du Canal permet de constituer une étude sociale de cet espace en proposant une analyse des conditions de travail et des liens sociaux des gens de rivière sur l’ensemble du XVIIIe siècle.
Vendredi 8 avril 2022
Le très curieux maréchal Gaspard III de Châtillon 1584-1646
par Nicolas Breton, docteur en histoire, professeur agrégé enseignant dans le secondaire (Sarthe)
Gaspard de Coligny, 1584 -1646, troisième du nom, ne correspond ni au modèle de vertu que les huguenots attendent de la part du petit-fils de l’amiral de Coligny, ni au modèle du bon et loyal sujet tel que le conçoit Richelieu. En 61 ans d’existence, sa vie est marquée par la gloire les honneurs et la fortune, ainsi que par le déclassement, la défaite, l’humiliation. Mal connu, il est pourtant celui qui parvient à porter au sommet l’ensemble de sa maison en obtenant un bâton de maréchal, et surtout le titre de duc-et-pair de France en 1643.
Vendredi 11 mars 2022
Visages de Constant Leturcq, notable du Gâtinais
par Philippe LETURCQ
« Monsieur Constant », alias Constant Leturcq (1872-1957), fait partie d’une famille originaire du Gâtinais orléanais depuis des siècles. L’abondante documentation familiale conservée par ses neveux et nièces permet de faire connaissance avec les différents visages de ce célibataire. L’élève du lycée d’Orléans, l’étudiant en droit, la charge de notaire de Lorris, qu’il prend à 25 ans suite à la mort subite de son père, l’élu local durant 50 ans (maire, conseiller général), le maréchal-des-logis artilleur rappelé durant la Grande Guerre, le veneur de la forêt d’Orléans sont évoqués par Philippe Leturcq, que Jacques-Henri Bauchy avait incité à rédiger la biographie de son grand-oncle.
Vendredi 11 février 2022
Le patrimoine religieux en Val de Sully
par Camille MAS et Gautier MERGEY
Églises romanes ou néo-gothiques, vitraux historiés ou abstraits, tableaux de maîtres et trésors insoupçonnés : en 2021, le Belvédère a mis à l'honneur le patrimoine religieux des dix-neuf communes de la Communauté de communes du “Val de Sully”. Celui-ci étant de formation récente, son patrimoine religieux restait encore à explorer. Son étude révéla ainsi des pans d’histoire commune. Dans ces confins du diocèse d’Orléans, on note surtout l’importance des reconstructions du XIXe siècle, aux côtés de rustiques édifices romans. Et partout, c’est le même collège de saints importants localement que l’on révère : saint Martin, saint Benoît ou encore saint Aignan. Des œuvres d’art - peintures, sculptures, vitraux et mobiliers - uniques et souvent oubliées furent mises en lumières.
Vendredi 14 janvier 2022
Une longue vue permet de dessiner le profil de «la grande et célèbre ville d’Orleans » (avant 1691).
par Françoise MICHAUD-FRÉJAVILLE
Un dessin à la plume et à l’aquarelle, d’une dimension exceptionnelle de près de 2m50 de long, montre la cité ligérienne vue du sud. Les églises et monuments principaux sont identifiés à la plume, les maisons grises se pressent à l’intérieur des murailles, la Loire est chargée de moulins et de bateaux. Le pont et ses îles masquent en partie le cœur de ville. Des ouvriers, des haleurs, des mariniers, des lavandières animent les quais nord. Mais ce sont des curieux qui se promènent sur la rive sud… et commentent sans doute ce qu’ils voient. (Document du MHAO)
Vendredi 10 décembre 2021
Narcisse-Vincent Bridault (1845-1904), notaire montargois et archiviste bourguignon
par Édouard BOUYÉ, Directeur des Archives départementales de la Côte d'Or
Narcisse-Vincent Bridault, né à Messas en 1845, notaire à Montargis et retiré à l'âge de 39 ans dans son château de la Missandière à Noyers, est pris par le virus de l'archive en 1889. Maître Bridault s'était occupé de la succession de Benjamin-Hippolyte Nadault ; or ces Nadault avaient recueilli la succession de Buffon (1707-1788), le célèbre naturaliste bourguignon. On ne sait comment ni pourquoi le notaire avait recueilli les papiers de la famille. Toujours est-il que le notaire devenu « propriétaire » compulse, inventorie et transcrit ces documents d'histoire bourguignonne, désormais conservés aux Archives départementales de la Côte-d'Or.
Vendredi 12 novembre 2021
Une épopée du chemin de fer : le Paris-Orléans. Almanach 1838-1938
par Denis Hannotin
En Mai 1843, Orléans accueillait le chemin de fer. La plus ancienne des grandes Compagnies de chemin de fer, le Paris-Orléans a permis à deux régimes successifs, de forger d'autres grandes compagnies et donner au pays l'ossature de la SNCF qui leur succèdera en 1938. Le PO c’est quelques 30 kilomètres en 1840 (Corbeil), 130 en 1843, (Orléans), plus de 8 000 en 1938 et, au début du XXIe siècle, une banque !
En 1838, un financier d’origine suisse, François Bartholony, sut fédérer de grands banquiers, des ingénieurs et notables pour assurer le succès de cet extraordinaire projet. Il voulait « Unir la Loire à la Seine » et parvint bien au-delà : relier Paris à Tours, Nantes, Bordeaux, Hendaye et Quimper. Entreprise performante et innovatrice, le Paris-Orléans c’est enfin un acteur engagé dans les deux guerres, 1870 et 14-18, mais aussi le promoteur de l’agriculture et un fervent soutien du tourisme, pour ne citer que certains de ses bienfaits, avant que les difficultés économiques des années 1920, 1930 ne conduisent à la nationalisation de son exploitation, à l’instar des autres compagnies, pour donner naissance à la SNCF.
Conférence précédée d’une courte communication :
Le football au collège Sainte-Croix dans les années 1920, par Philippe Leturcq
Vendredi 8 octobre 2021
Les céramiques dans la construction
par Clément Alix et Sébastien Jesset, du Pôle d’Archéologie de la Ville d’Orléans
Les récipients en céramique inclus dans les maçonneries et les plafonds, produits spécifiquement ou remployés sont rarement mis en évidence et pris en compte dans les études. Un rapide survol en région de ces types montre une concentration des exemples à la période moderne et contemporaine avec malgré tout un exemple daté du IXe siècle. Actuellement, ce type d’utilisation ne semble pas attesté pour l’Antiquité dans la région, même si des cas de remplois sont identifiés ailleurs pour cette période. En Orléanais, la céramique trouve un emploi adapté dans le cas d’assainissement, d’aération, de système d’allègement procuré par le vide du récipient, de réceptacle pour déposer des objets ou loger des animaux, de réchauffage des aliments.
Vendredi 13 mars 2020
La diffusion des culots de la salle des thèses dans les églises du Loiret,
par Flora PAOLI, Conservatrice des Antiquités et Objets d’Art du Loiret
Menacée de ruine au 19e siècle, la salle des thèses doit en grande partie sa survie à l’engagement d’érudits locaux qui ont œuvré à la préservation de cet édifice, seul témoin de l’Université médiévale d’Orléans. Ayant bénéficié d’importantes campagnes de restauration, elle offre aujourd’hui aux regards des visiteurs un décor gothique flamboyant tout à fait remarquable. Les sculptures qui ornent les culots ont d’ailleurs connu une importante notoriété. Ainsi, un observateur attentif aura pu remarquer dans différentes églises du Loiret la présence de copies en tout point similaire aux représentatio
ns figurées de la salle des thèses. Ce sont ces moulages en haut-relief, que nous allons être amenés à découvrir.
Vendredi 14 février 2020 - 18h
« Sous la botte allemande - Souvenirs de Louis Derenne » par Christiane Lucotte
Comme il l'avait fait pendant la première guerre mondiale, l'imprimeur orléanais Louis Derenne, a noté, de 1939 à 1952, dans les 2300 pages de 15 carnets tenus presqu'au jour le jour, les événements marquants du deuxième conflit mondial tels qu'il les a vécus à Orléans : les bombardements, l'exode, les rapports difficiles avec l'occupant, les difficultés de la vie quotidienne mais aussi ses sentiments : ses peurs, ses opinions, ses espoirs. Cet homme écrit avec une profonde sincérité, sans tabou, car pour lui, l'écriture est vitale, elle permet de supporter la dureté du quotidien. Ce qui n'exclut ni l'humour ni l'art. Ce témoignage apparaît donc comme un document précieux pour approcher la vie et les sentiments des Orléanais durant cette période.
Vendredi 10 janvier 2020
Pierre Malidor, prêtre et chanoine de l'église Saint-Georges à Pithiviers (1662-1684)
par Marie Bardet
L’église collégiale Saint-Georges, à Pithiviers, fut fondée au 11e siècle pour accueillir 12 chanoines sous la direction d’un chantre, cette tradition se maintiendra jusqu’à la révolution de 1789. Les dures années 1693-1694, entre famine et épidémies, ne les épargnèrent pas notamment le plus jeune d’entre eux, Pierre Malidor qui mourut à 32 ans. L’inscription de son décès dans le registre paroissial de l’église Saint-Salomon de Pithiviers est plus que succincte d’autant qu’il décéda sans avoir reçu les derniers sacrements. Nous avons essayé de connaître, par la consultation des archives, ce jeune prêtre issu d’une famille n’appartenant pas à la bonne bourgeoisie de la ville comme l’ensemble de ses confrères. Au travers de la vie de cet homme c’est aussi un peu du fonctionnement du collège de chanoines qui apparaît puisque aucunes archives de la collégiale ne subsistent ou si peu.
Vendredi 13 décembre 2019
Honneur, bourgeoisie et commerce au XVIIIe siècle. Le Mémorial du marchand drapier orléanais, Pierre Etienne Brasseux
par Gaël Rideau Professeur d'Histoire Moderne à l'université d'Orléans
En 1773, le marchand drapier orléanais, Pierre Etienne Brasseux, se retire de son commerce et ouvre deux volumes. Le Mémorial pour mes enfans veut « mettre devant les yeux de [ses] enfants leur origine bourgeoise ». Par ce récit, étendu de 1703 à 1781, il donne à voir un système de valeurs, fondé sur l’honneur et la vertu marchande. Le second volume, Les hommes célèbres de l’Orléanais, rassemble des notices, reprises de grands dictionnaires de l’époque. L’auteur se présente comme interprète des événements politiques, pleinement associé à l’élite culturelle du temps qui s’adonne à l’histoire locale. Outre la présentation de documents inédits, cette communication se centrera sur l’aspect familial et montrera en quoi Pierre-Etienne Brasseux se construit un portrait de notable par l’écriture.
Conférence précédée d’une courte communication :
Une chronologie orléanaise de la première moitié du XVIIe siècle
par Claude Michaud